Jean-Sébastien Gioan, un jour, en a eu assez. À Paris, ses ports d’ancrage s’appellent le Baratin, le verre volé, on y sert du vin nature et la promesse qu’une autre vie est possible. Il décide d’aller prêter main forte à ceux dont il a apprécié les jus, pour se faire la main. La pioche est bonne. Le premier s’appelle Thierry Puzelat, un sacré vigneron dont Le Clos du Tue Bœuf fait battre plus fort le cœur des joyeux buveurs. Puis, cap au sud, où Jean-François Piq prend le relai. Là aussi, le maître est bon (autant pour ce qui est du vin que pour ce qui est de la vie – Puzelat et Picq devraient se voir offrir une chaire au collège de France). En 2005, Jean-Sé se lance avec une première vigne sur Trouillas à un jet de pépin de Fourques où il s’installe. Roulé Boulé (qui n’est pas une incitation à conduire en état d’ivresse) est un assemblage où la syrah domaine (à 80 %), sur le terroir argilo-limoneux et de galets roulés de la commune de Fourques.
Pas de sulfite à la vinification mais un assemblage grappe entière qui permet d’isoler le jus de l’air via le gaz carbonique dégagé. La macération est assez courte (10 jours) pour garder la fraîcheur et la buvabilité. À la mise en bouteille moins d’1 g/hl de sulfite est ajouté, autant dire peanuts. Il faut ouvrir la bouteille deux heures avant et la carafer et après, il faut juste profiter du plaisir de ce fruit à la fois généreux et léger, puissant et aérien, joyeux comme un pet d’enfant dans une baignoire et qui donne envie de rouler des patins à celle celui qu’on aime.
À consommer donc avec la personne idoine avant d’aller rouler bouler en sa compagnie.

Vin Nature.

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